dimanche 29 juillet 2007

Autopsie d'une mort cérébrale

Mes amis, appelons-les ainsi pour les besoin de la cause, semblent être décédés. En fait, ils sont disparus, ils ont le même visage, c’est la mort cérébrale qui les a foudroyés. Graduellement, de façon insidieuse, leurs neurotransmetteurs ont pris congé, donnant les uns après les autres leur démission. Et puis, c’est là que l’intoxication a commencé. À force de se faire répéter constamment les mêmes choses par les médias, le message s’est imprégné dans leur esprit. À force de stimuler leur récepteurs de plaisir avec de belles images, on a développé chez eux des comportements espérés par les grosses multinationales qui gèrent notre belle boîtes à image sans oublier ceux qui contribuent généreusement avec ces mêmes multinationales afin d’écouler leur stock de choses nécessaires à notre survie de base. Eh oui! En employant la même méthode que celle qu’on utilise pour apprendre à un chien à être propre, on a modifié les comportements acquis pour en revenir aux comportements innés. Certaines zones de leur cerveau se sont tout simplement nécrosées, cessant d’être alimentées par les influx nerveux du jugement. D’autres zones quant à elles, se sont mises à être abondamment irriguées, zones sinistres qui auraient dû rester obscures et cachées à jamais. On a même modifié leurs valeurs, qui pourtant me semblaient à l’origine très belles. Prendre soin des gens que nous aimons, le respect de tous, l’humanisme, la santé, le libre-arbitre. Mais c’est vrai qu’on a remplacé tout ça par de bien meilleures valeurs, des valeurs au goût du jour, des valeurs « à la mode ». L’argent, l’apparence physique, l’accumulation de biens matériels sans aucune valeur relationnelle autre que « le mien est bien plus gros que le tien! », les conversations superficielles, l’opinion publique. Se généraliser, avoir l’immense ambition d’être comme tout le monde.

Les hommes rêvent d’avoir de gros muscles, une grosse voiture, d’avoir un vocabulaire se limitant à 50 mots, mais possédant une multitude d’onomatopées diverses, toutes plus originales les unes que les autres allant du « meeeeeee » au « han », qui compensent bien le manque flagrant de vocabulaire, et qui de plus, comble de chance, peuvent s’appliquer à toutes les conversations sans avoir à faire pédaler inutilement le hamster qui sert à faire fonctionner leurs neurones.

Il ne faudrait pas oublier, pour accompagner notre homme néandertalien motorisé LA pitoune générique. Celle qui met assez de « spray-net » pour détruire la couche d’ozone à elle seule, qui étend son maquillage au rouleau à peinture. Celle dont la quantité de tissu que comporte son habillement total pourrait habiller un chiwuawua, mais dont le nombre de vêtements différents se trouvant sa garde-robe pourrait facilement habiller tous les petits noirs d’Afrique. Elle rabaisse son quotient intellectuel à celui d’un grille-pain, tout d’abord de façon volontaire, ensuite par habitude et enfin, par obligation vue la disparition totale de son intelligence précédente. Et tout ça pourquoi? Afin que l’homme, le vrai, paraisse intelligent à ses côtés. Pour lui donner l’incroyable illusion de sa supériorité absolue. De toute façon on sait bien que les deux seules utilités de la salope générique sont de mettre l’homme en valeur et de satisfaire tous ses fantasmes sexuels.

Non, mes amis sont complètement disparus, devenus soit homme néandertalien ou salope générique. Anéantis par la masse, ils ont choisi la solution facile, la stupidité. Ils sont constamment branchés sur MIRC, ou sur la télévision d’où ils reçoivent la dose minimale à leur survie de téléréalité et de publicités toutes plus débilitantes les unes que les autres. Ces médias qui leur disent ce qu’ils devraient être, comment devraient-ils penser, de quoi ont-ils absolument besoin pour vivre, ces médias qui alimentent leur simplicité d’esprit. Ils écoutent de la musique insipide et redondante parce qu’on leur dit que c’est ce qu’ils doivent aimer. Ils se complaisent en vivant les rêves qui leur sont concoctés au lieu de se rappeler qu’un jour ils ont déjà eu les leurs et toutes les possibilités de les réaliser dans la vie réelle. Ils ont mis leur cerveau au chômage et bien sûr, le processus les a rendus inconscients de cette réalité. Ils sont juste bien, il n’y a plus rien de compliqué. Pourquoi se forcer à penser si d’autres le font très bien à leur place? Je ne peux le nier, ceux que je ne peux plus appeler mes amis désormais sont très heureux, oh oui! Ce sont des imbéciles quand même, mais des imbéciles heureux.

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